Quelle est l’origine des Dialonka du Sénégal ? 

Carte d’habitation des Djallonka entre le Sénégal, le Mali et la Guinée.

L’habitat des Dialonka le plus anciennement connu par eux se situe dans le Fouta Djalon, région de Labé. Fuyant la guerre faite par les Peul, Manga Tanou Kamara est venu s’installer dans les montagnes sur la rive droite de la Gambie où il fonde le village de Ouyoukha. Le nom de ce village a été formé sur le nom de Ouya, captif de Tanou, car le nom d’un homme non captif ne saurait être appliqué à un village. Ouyoukha, comme village le plus ancien et le plus important, joua le rôle de capitale pour une partie de cette petite région qui porte le nom de Sangala et s’étend au nord jusqu’au rebord du plateau qui domine Vélingara. Au delà, la plaine porte le nom de Dantilia. 

D’autres familles Djallonka sont venues rejoindre Tanou à Ouyoukha, dont son frère Manga Kasa Kamara qui lui succéda comme chef du village. Parallèlement, d’autres familles Dialonka ont fui la région peu sûre du Fouta pour se réfugier sur la rive droite de la Gambie. Ainsi ont été créés Dioulabaya par les Niakhaso et Dombya par les Keita. 

Les Peul ont ensuite porté la guerre jusque dans cette région. Ouyoukha est devenu un solide village fortifié qui n’a jamais pu être pris par ses assaillants dont les principaux furent : Tégényé, un Peul du Fouta, Tamba Bakari, un Dialonké de Toumba (?) en Guinée et Alfa Gasouma, frère de même père d’Alfa Yaya, que ce dernier tua par la suite. 

Au moment de l’arrivée des Européens les Dialonké étaient encore à Ouyoukha. Au temps de l’Almami Samori, le village a encore été attaqué mais a résisté victorieusement et les assaillants ont été surpris par les Européens commandés ? par un lieutenant venant de Khaso au Mali pour attaquer Samori. Cette intervention marque la fin de la guerre et le Sangala passe sous la protection du lieutenant. Peu à peu, la sécurité revenant, Ouyoukha est abandonné et les Dialonka se dispersent. Cette époque, assez récente, puisque des hommes encore vivants ont habité Ouyoukha, a laissé des traces visibles dans l’organisation actuelle des villages en groupes distincts et dans l’attribution des chefferies de villages. 

Manga Alseny Farenta Camara 

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