Moryah : qui est Fodé Daouda « Legros » de la dynastie royale des Touré ?

Fodé Daouda fils de Almamy Babara et fils de d’Almamy Daouda Touré, roi de Moryah. Sa Majesté Almamy Daouda a succédé à son grand frère l’Almamy Bokary suite à une guerre civile (guerre de Moryah). L’Almamy Bokary a succédé à son grand frère l’Almamy Maléguy qui a également succédé à son grand frère l’Almamy Amara Touré. Ils sont tous des fils et petit-fils de Fodé Khatiby Touré, fondateur du royaume de Moryah dont la capitale était à Forécariah. L’histoire de Fodé Daouda Touré est très récente. Il était un ingénieur agronome. Il fut Directeur du centre de recherche agronomique de Kankan en 1959, Fodé « Legros » pour les intimes fut l’un des tout premier Guinéen ingénieur agronome diplômé de la Sorbonne à Paris en 1956.

Revenant sur la succession de son grand père Sa Majesté Almamy Daouda, roi de Moryah, c’est dans la moitié du XIXème siècle, avant l’installation du poste français à Benty, que le royaume de Moriah s’est placé sous la protection de la France, dont l’Almamy recevait une rente annuelle.

Entre 1878 et 1882, l’Almamy Bokary fils de Fodé khatibhi, alors Almamy du royaume, suscita des troubles graves dans toute la région. Non content de piller ses propres sujets au moyen d’une bande de mercenaires Timénés recrutés dans la partie anglaise du bassin des Scarcies (grande et petite), il entreprit de chasser les Européens de Forécariah, de Kiterin et de Farmoriah, dont il fit brûler les factoreries. Les chefs de villages se réunirent et déposèrent Almamy Boukary, et le gouvernement français approuva cette mesure; mais l’ex-almamy se réfugia en pays anglais, leva de nouveaux guerriers de Timénés et vint par deux fois saccager tout le royaume du Moryah.

L’administrateur français de Benty, M. Fourché, ayant à ce moment-là des démêlés avec le Chef du Samo, se trouvait dans l’impossibilité de secourir leur protégés malgré l’aide du pays de Morékanya, de Morébaya et même du Soumbouya, pour lesquels les Timénés sont une race ennemie. Le commandant Fouché fit alors appeler le Chef de guerre du Benna, Condetto, et lui demanda de repousser les Timénés; celui-ci s’acquitta rapidement de sa mission, et quand les troupes françaises arrivèrent, les Timénés étaient campés dans le petit pays de Dixinn, actuellement partagé par la délimitation franco-anglaise.

Une expédition de quelques jours suffit pour en débarrasser définitivement tout le pays. Certes, d’autres sources nous révèlent que c’est l’Alkhali de Gbérika, Maligui-Belli qui se révolta contre Almamy Boukary. Il fut battu et amené à Yankissa où il fut décapité par l’Almamy.

À la même époque, Alkali Daouda Touré se révolta aussi à Forécariah contre le grand Almamy. Ses frères de Farmoriah Alkali Yalan-Fodé à leur tête, suivirent son exemple. Almamy Boukari, pour soumettre son pays, alla chercher une armée chez les Timiné de Sierra-Léone. Alkali Daouda sortit victorieux de cette guerre. Il chassa les Timiné jusqu’en Sierra-Léone et enleva trois de leurs villages : Kambia, Taouyah et Béréyiré de Taouyah qui formèrent la limite de ses États. Alkali Daouda fut proclamé Almamy de toute la région avec l’appui de l’administration coloniale française dont je détiens une copie de la circulaire.

L’Almany Boukari, détrôné, mécontent, alla demander une armée à l’Almamy Samory qui accepta volontairement cette demande qui s’inscrivait dans sa politique de rejet contre les Français. Mais, entre-temps, Samory fut refoulé par les Français et les alliés vers la forêt. L’Almamy Boukari, vaincu, resta donc à Yankissa, dans l’attente de l’armée malinké jusqu’à l’arrivée des Français dans la Mellacorée (Moryah, Benna, Morébaya, Tamisso, Canéah, Khokhounya, etc, etc ). #alsenyfarinta

NB : Moryah est une sous-préfecture relevant de la préfecture de Forécariah en République de Guinée.

Fodé Daouda Touré

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