Timbo : Qui est ce francophile Almamy Ahmadou Dara (1873-1894) ?
Sa Majesté, Almamy Ahmadou Dara était le 13ème Suzerain du Fouta théocratique de la branche Alfaya. Il était le frère de Sa Majesté Almamy Ibrahima Sory Dara 1er. Quand la nouvelle du massacre de cet Almamy parvint à Timbo, en 1872, son frère Ahmadou présenta aussitôt sa candidature pour le remplacer. Son couronnement était acquis. Seulement, il ne pouvait rentrer en fonction qu’à l’expiration du tour de l’Almamy Soriya. Cependant, par suite d’une dissension avec ce dernier, le Conseil des Anciens et quelques membres de sa propre famille, l’Almamy soriya fut déposé par trahison de Thierno Abdoul Wahabi, doyen du conseil. Almamy Ahmadou prit donc le pouvoir par anticipation. Comme de coutume, il procéda au renouvellement de la chefferie de toutes les provinces. Mais Almamy Ibrahima Doŋol Fêlâ était un homme courageux. Rentré à Sokotoro, il prépara un contingent de sofas et de partisans pour tirer vengeance de l’affront qui lui était fait. Il surprit l’Almamy Ahmadou à Timbo et l’en délogea. L’Almamy alfaya fut obligé de rejoindre Dara. Almamy Ahmadou n’était pas un homme riche, comme ses collègues Soriya. En mourant, son père était lui-même pauvre et n’avait laissé, dit-on, qu’un seul esclave et quelques têtes de bétail. Or, ses héritiers étaient nombreux. A la suite d’une réconciliation avec son collègue Soriya, Almamy Ahmadou espéra reprendre bientôt le pouvoir. Cet espoir était d’autant plus légitime qu’il allait, une fois sur trône, pouvoir se faire une fortune en guerroyant hors des frontières du Fouta ou par les gros cadeaux qu’il attendait des chefs de provinces qu’il allait conquérir. Il entre en fonction en 1876. Il déposa aussitôt Alfa Ghasimou, chef du diiwal de Labé, qui venait d’assassiner son frère Abdoulaye, dont la mère était une cousine des Almamys. Il le remplaça par Alfa Souleymane, fils d’Alfa Abdoul Gadiri Sarekali. Mais ce chef ne resta pas longtemps en fonction. Alfa Ghasimou toujours turbulent, avait pu obtenir son retour au pouvoir et dès 1878, il reprit le turban du Labé. Alfa Gâcimou entreprit la même année, une expédition contre le Kêbâo. Il fut victorieux et enleva tous les biens des habitants et réduisit à l’esclavage une partie de leurs femmes et enfants.
En 1880, en raison toujours de sa turbulence, Almamy Ahmadou révoqua Alfa Souleymanc pour le remplacer par Alfa Mamadou Pellel Kahi, fils d’Alfa Madou. Mais ce chef tint pendant quelques mois seulement, puis revoqué, céda la place à Alfa Mamadou Aliou Bendiou, dernier fils d’Alfa Saliou. Alfa Mamadou Aliou Bendiou, quoique du parti soriya, fut choisit malgré son âge avancé, pour remplacer un Alfaya, par le Conseil des Anciens de Labé, afin de permettre à ce vieillard de porter le turban de chef avant sa mort. Il s’était plaint au Conseil d’être abandonné, car étant le fils d’Alfa Saliou, ancien roi de Labé, il avait droit à cette place. Mécontents de cette nomination, Alfa Gâcimou et Alfa Mamadou Pellel Kalil se coalisèrent pour combattre le nouveau chef. Une bataille les mit aux prises à Hoore-Sâla, près de Labé, où des pertes nombreuses furent subies par chacune des parties. Ils se séparèrent dos à dos. N’ayant pu supporter l’affront qui lui était fait, Alfa Mamadou Aliou Bendiou fut atteint de folie mentale et en mourut peu de temps après. Alfa Gâcimou reprit alors le pouvoir. Au cours de cette même année, Almamy Ahmadou porta la guerre Madina-Kouta, dans le Kourounya. Sa défaite fut totale.
En 1885, il se rendit dans le Kolissoko pour imposer la religion musulmane aux habitants du pays. A cet effet, il rassembla une importante armée composée notamment de guerriers du Labé avec Alfa Gâcimou en tête. En apprenant la nouvelle de l’arrivée de cette armée, les Soussous et les Bagas évacuèrent leurs villages, et n’y laissèrent que les vieillards. Prenant contact avec ces derniers, l’Almamy leur proposa les règles de l’islam. Pour éviter la guerre, ils acceptèrent et se soumirent à l’autorité de l’Almamy, qui leur imposa le paiement du tribut. Avant la fin des pourparlers tous les habitants rejoignirent leur domicile et souscrire, d’un commun accord, au désir de l’Almamy….
Sources 1. Thierno Mamadou Bah 2. Thierno Diallo 3. Louis Tauxier 4. Joseph Harris sur info@webfuuta.site
Traditionnellement animiste, comme c'est de lui qu'il s'agit, Alseny Farinta Camara fils de Kerfalla est de la sixième génération des descendants de Sa Majesté Kandet Yansana ou Almamy Yansana, qu'Allah soit satisfait de lui ainsi qu'à ses arrière-grand-parents. Alseny Farinta Camara autrement dit Golden Boy pour les intimes est un activiste de la société civile guinéenne. Il est un ancien pensionnaire de la prison civile de Kindia pour son opposition au troisième mandat du président déchu. Actuel responsable à l’organisation du FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution) pour le rétablissement de l'ordre constitutionnel et l'ancrage de la démocratie, il s'est engagé dès son jeune âge dans les associations de services communautaires notamment au Collège Grand Ducal dans le SCOUT (Service Courtoisie Obéissance Unité et Travail) et à l’Association des Élèves et Étudiants Musulmans de Guinée (AEEMG) à Mamou. Pendant ses études supérieures à prestigieuse Université Général Lansana Conté de Sonfonia Conakry (UGLC-SC), observant le climat des élections présidentielles de 2010 marquées par la montée en puissance du communautarisme et du régionalisme aux accents ethniques, il a fondé l’Association Action Future pour contribuer à la consolidation de la paix, la cohésion sociale et l’unité nationale. En novembre 2011, attaché à la moralisation des affaires publiques, la transparence budgétaire et la redevabilité, il a été élu président de l'antenne de la Plate-forme nationale des Citoyens Unis pour le Développement (PCUD) de Ratoma où il a animé des projets sur le contrôle citoyen de l’action publique, la participation citoyenne, la mobilisation des ressources locales, l’analyse du budget, la budgétisation participative et la reddition des comptes avec les financements du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Programme concerté pour le Renforcement de capacités des Organisation de la société civile et de la Jeunesse Guinéenne (PROJEG), Programme d’Appui aux Collectivités Villageoises (PACV 3) et la Fondation OSIWA. En 2015, il a été désigné Commissaire à la Commission électorale communale indépendante (CECI) de Ratoma où il fut réputé pour son dynamisme, son intégrité et son amour pour le travail bien fait. Au vue des impacts positifs du Projet Filets Sociaux Productifs (PFSP) qu'il a réalisé à Télimélé (Barkérè) avec l'Association Action Future avec les fonds de la Banque mondiale, il a été sélectionné en 2016 par le Centre Régional de Leadership YALI Dakar au compte de son programme Civic Leadership. Au sein du Centre, il a été choisi par mes pairs, issues de 16 pays africains, pour être le chef de village pendant 6 semaines. Après son passage au YALI avec le projet qu'il a initié « mon métier est mon entreprise, stop à la migration irrégulière », il a entrepris la mise en œuvre dudit projet dans les universités guinéennes. La réussite de ce projet et ses impacts positifs sur la jeunesse amène plusieurs jeunes leaders de Guinée et de la sous région à le dupliquer et l'implémenter dans leurs pays. En septembre 2017, il est désigné Coordinateur du Bureau Régional de la PCUD Basse Guinée où il fut Chef de projet pour l'implémentation des approches de la Budgétisation participative et du suivi-évaluation participatif dans les Communes rurales de la région maritime avec les fonds de l’Agence Française du Développement (AFD) et la Banque Mondiale (BM) à travers le Programme d'Appui aux Communautés Villageoises (PACV3). Étant Coordinateur du Bureau Régional, par son leadership et son dévouement, il a transformé l'environnement de l'engagement citoyen dans la région, avec d'autres jeunes, il a créé un écosystème propice au développement des initiatives des jeunes organisations et leur apporte un accompagnement aussi bien technique qu'en terme de mise en relation et surtout leur offrir un cadre de travail propice à l'émergence des nouvelles idées. En mars 2018, Alseny Farinta Camara est primé parmi les meilleurs membres de l’Association des Alumni du CRL YALI Dakar en Guinée. En 2019, il a été nominé aux J-AWADRS parmi les cinquante jeunes leaders qui font bouger la Guinée. En 2020, en hommage à ses arrière-grand-pères, il a créé la Fondation Almamy Yansana et Doladougou pour l'éducation et la santé dans les zones rurales défavorisées.
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